Le Web3, pour un Internet enfin libre ?
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Le Web3, pour un Internet enfin libre ?

Internet, à l'aube de son explosion massive à la fin des années 1990, est perçu comme une terre promise d'interactions et de partage d'informations décentralisé. Depuis, plus de 25 ans sont passés, que reste-t-il vraiment de cette liberté promise par le Web ? Le Web3 peut-il sauver notre "liberté"?

Internet, à l'aube de son explosion massive à la fin des années 1990, est perçu comme une terre promise d'interactions et de partage d'informations décentralisé. Je l'ai vécu, je vivais aux Etats Unis alors ... et je devenais entrepreneur lors de l'explosion de bulle Internet en 2000 ... Depuis, plus de 25 ans sont passés, que reste-t-il vraiment de cette liberté promise par le Web ?

L'ouvrage qui m'a vraiment marqué alors se nomme, Le Cluetrain Manifesto, publié en 1999 par Rick Levine, Christopher Locke, Doc Searls et David Weinberger, le livre capture cet "esprit de liberté" avec une série de 95 "thèses".

À travers ses 95 thèses, le manifeste propose une philosophie radicalement nouvelle pour le monde des affaires et de la Communication.

Le Manifeste des évidences, ou Cluetrain Manifesto, déclare que les marchés sont des conversations.

La première et sans doute la plus célèbre thèse, "Les marchés sont des conversations", met en lumière la nécessité d'un dialogue authentique et d'un échange d'idées. Les auteurs prônent un environnement où les entreprises écoutent et répondent sincèrement à leurs clients, considérant chaque interaction comme une opportunité de tisser des liens et de construire une communauté. Le ton naturel, ouvert, honnête et direct des conversations entre les individus est vu comme l'antidote à la langue stérile et contrôlée des communiqués de presse, des brochures ou des publicités.

Les thèses du Manifeste prônent également une remise en question de la hiérarchie, comme l'illustre la thèse "Les hyperliens subvertissent la hiérarchie".

L'interconnexion offerte par Internet donne à chacun la capacité d'accéder à l'information et de la partager, minant ainsi la structure hiérarchique traditionnelle des entreprises et des médias. Le pouvoir est redistribué vers les individus qui sont désormais en mesure de définir leurs propres expériences et de s'organiser de manière organique.

L'idée que "les conversations entre humains sonnent humaines" résonne tout au long du Manifeste, soulignant que les gens reconnaissent "l'authenticité et la naturel humain". Les auteurs suggèrent que les entreprises qui adoptent cette manière de communiquer, en s'engageant véritablement en gardant en tête les préoccupations et les besoins des gens. Tel était l'idée forte du ClueTrain Manifesto....

Pourtant, 25 ans plus tard, lorsque l'on observe l'état actuel du Web, la vision du Cluetrain semble confrontée à une réalité largement divergente.
L'émergence et la domination des GAFAM marquent un écart considérable par rapport à l'idéal de conversations de marché décentralisées et humaines.
The ClueTrain Manifesto

Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft incarnent des entités puissantes qui structurent les interactions en ligne, à travers des algorithmes complexes et des pratiques d'agrégation de données qui semblent bien éloignés de la transparence et de la proximité prônée par le Manifeste.

Les GAFAM centralisent les informations et les interactions en créant des plateformes qui, bien que fournissant des services de communication, tendent à contrôler la manière dont les utilisateurs interagissent, partagent des informations et consomment produits et services. Cette centralisation se fait au détriment de l'individualité, de notre vie privée, et donc de notre liberté ...

Bien que la promesse d'une communication ouverte et horizontale subsiste dans certains espaces en ligne, tels que les forums et les réseaux sociaux indépendants, la réalité dominante est bien celle d'un Web fortement marchand et contrôlé par quelques entités centralisatrices.

Néanmoins, j'ose croire que le Cluetrain Manifesto conserve une pertinence dans sa critique de la communication et dans son appel à une plus grand authenticité dans les échanges. Il demeure un point de référence pour comprendre les idéaux qui ont animé les premiers jours d'Internet. Sa vision d'un écosystème numérique centré sur l'humain et la conversation continue ouverte et libre montre la voie des directions que pourrait prendre l'avenir d'Internet. Le Web3, peut-il nous rendre ce que les GAFAM nous ont confisqué ?

La montée en puissance des GAFAM

Les GAFAM, acronymes de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, représentent les superpuissances du numérique qui règnent sur l'industrie techno et ont une une influence indéniable sur l'économie mondiale. Ils n'ont pas seulement remodelé l'industrie technologique ; ils ont également redéfini la manière dont nous interagissons, communiquons et "faisons du business".

Google, fondé en 1998, commence son ascension en tant que moteur de recherche et devient rapidement la porte d'entrée d'Internet pour des milliards d'utilisateurs. Son modèle économique repose principalement sur la publicité en ligne, avec AdWords, AdSense et Youtube, qui ciblent les utilisateurs en fonction de leurs recherches et comportements en ligne, générant ainsi des revenus considérables.

Apple, célèbre pour ses innovations telles que le Macintosh, l'iPod, l'iPhone et l'iPad, s'est transformé en un géant de la technologie grâce à son écosystème intégré de matériel et de logiciels. En plus de vendre des appareils premium, Apple gagne également des revenus via des services tels que l'App Store, Apple Music et iCloud. Ces services renforcent la fidélité des clients et créent des flux de revenus récurrents.

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Facebook, lancé en 2004, est devenu bien plus qu'un simple réseau social. Avec son acquisition d'entreprises comme Instagram et WhatsApp, Facebook (renommé Meta) s'est imposé comme un acteur majeur dans la connectivité mondiale et la publicité en ligne. Sa capacité à collecter et à analyser des données massives lui permet de proposer des publicités ultra-ciblées.

Amazon, débutant comme une librairie en ligne en 1994, s'étend rapidement dans de nombreux autres domaines du commerce électronique. Sa croissance est propulsée par l'innovation dans les services logistiques et son offre de cloud computing, Amazon Web Services (AWS), qui est devenu un élément vital pour de nombreuses entreprises à travers le monde. L'explosion récente du Retail Media a plus encore renforcé sa position dominante dans la publicité

Microsoft, connu pour son système d'exploitation Windows et sa suite Office, a pivoté avec succès vers le cloud avec Azure, rivalisant directement avec AWS. Sa stratégie consiste à faciliter la transition numérique des entreprises, les dotant d'outils de productivité et de plateformes collaboratives comme Microsoft Teams.

Leur ascension de startups innovantes à superpuissances du numérique a été rapide et frappante, mais elle s'est aussi accompagnée de pratiques qui ont remis en question les principes d'un Internet décentralisé, tels qu'énoncés dans le Cluetrain Manifesto.

Google et Facebook contrôlent ensemble une part disproportionnée du marché publicitaire en ligne, capturant la majorité des dépenses publicitaires mondiales. Ce duopole publicitaire repose sur une collecte exhaustive de données, permettant une personnalisation poussée de la publicité, mais soulevant également des inquiétudes sur la vie privée et la surveillance.

Apple et Amazon, tout en étant moins dépendants de la publicité, exercent un contrôle considérable sur leurs marchés respectifs. Apple est régulièrement critiqué pour son App Store, que certains développeurs perçoivent comme un écosystème fermé et restrictif. Amazon, de son côté, est accusé d'étouffer la concurrence en favorisant ses propres produits ou en utilisant les données de ses vendeurs tiers à son avantage.

Microsoft, bien que s'étant éloigné des feux de la critique par rapport à ses débuts monolithiques, exerce toujours une influence considérable sur les entreprises grâce à ses logiciels et services cloud. Il continue de modeler l'écosystème technologique professionnel avec une main ferme, mais discrète.

Leur impact sur l'économie digitale est profond. Ils définissent les standards technologiques, contrôlent des plateformes cruciales pour les entreprises de toutes tailles et récoltent des quantités massives de données utilisées pour renforcer leurs positions. En outre, leur poids économique leur permet d'exercer une influence politique et réglementaire non négligeable.

Les principes d'un Internet décentralisé, prônés à l'origine par le Cluetrain Manifesto, semblent dépassés face à la centralisation du pouvoir entre les mains des GAFAM. La promesse d'un cyberespace gouverné par les utilisateurs, avec des échanges et des interactions libres, a cédé la place à des plateformes dont les algorithmes façonnent les informations et les relations sociales à une échelle sans précédent.

En définitive, les GAFAM ont non seulement redéfini l'architecture d'Internet, mais également la façon dont les entreprises et les consommateurs interagissent au sein de l'économie digitale. Ils façonnent l'avenir du travail, du commerce et des communications, souvent en privilégiant les modèles économiques et les pratiques qui servent leurs intérêts commerciaux et stratégiques, parfois au détriment d'une toile ouverte et équitable.

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La fin annoncée des cookies tiers

Les cookies tiers ont longtemps joué un rôle central dans la publicité en ligne et la collecte de données. Ces petits fichiers texte, stockés sur le navigateur d'un utilisateur par un domaine différent de celui qu'il visite, permettent aux annonceurs et aux plateformes publicitaires de suivre les activités des utilisateurs sur le web, de comprendre leurs préférences et comportements, et finalement de cibler des publicités plus pertinentes en fonction de ces informations. La capacité de suivre un utilisateur à travers différents sites web donne aux annonceurs une vue d'ensemble de ses intérêts, ce qui est crucial pour la mise en œuvre de campagnes marketing sophistiquées et personnalisées.

Cependant, cette méthode de collecte de données n'est pas sans controverses. De plus en plus d'utilisateurs et de régulateurs sont préoccupés par l'impact des cookies tiers sur la vie privée. Ces préoccupations découlent d'une prise de conscience croissante quant à l'ampleur de la surveillance en ligne et la quantité de données personnelles récoltées sans le consentement explicite des individus. Les pratiques opaques de suivi et le manque de contrôle sur la manière dont les données sont utilisées et partagées ont engendré une méfiance généralisée envers les cookies tiers.

En réponse à ces inquiétudes, les régulateurs du monde entier ont commencé à mettre en place des réglementations plus strictes pour protéger la vie privée des utilisateurs. Des réglementations comme le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l'Union européenne et le California Consumer Privacy Act (CCPA) aux États-Unis imposent des exigences rigoureuses sur la collecte et l'utilisation des données personnelles. Ces lois obligent les entreprises à obtenir le consentement des utilisateurs avant d'installer des cookies tiers et offrent aux utilisateurs le droit de savoir quelles données sont collectées à leur sujet, et de s'opposer à leur traitement.

De leur côté, les entreprises technologiques ont commencé à prendre des mesures pour restreindre l'utilisation des cookies tiers. Un exemple notable est l'annonce de Google concernant la suppression progressive des cookies tiers dans son navigateur Chrome d'ici 2024. Cette décision fait suite à des mouvements similaires de la part d'autres navigateurs comme Safari d'Apple et Firefox de Mozilla, qui bloquent déjà par défaut les cookies tiers. L'impact de telles mesures est considérable, étant donné que Chrome détient la plus grande part du marché des navigateurs internet.

Pour les annonceurs et les éditeurs, la disparition des cookies tiers représente un défi majeur. Ces parties prenantes doivent désormais explorer et adopter de nouvelles méthodes pour cibler et mesurer l'efficacité des publicités en ligne sans compromettre la vie privée des utilisateurs. Certaines solutions émergentes incluent l'utilisation de données de première partie, collectées directement par les sites web et les applications avec le consentement de l'utilisateur. Ces données peuvent offrir des insights précieux, bien que plus limités en portée par rapport à ce que permettaient les cookies tiers.

En outre, l'industrie de la publicité explore des alternatives telles que l'apprentissage fédéré des cohortes (FLoC) proposé par Google, qui vise à regrouper les utilisateurs en segments basés sur des intérêts communs sans les identifier individuellement. Néanmoins, ces nouvelles approches doivent encore prouver qu'elles respectent les critères de protection de la vie privée exigés par les utilisateurs et les régulateurs.

À travers ces dynamiques, le marché de la publicité en ligne est en pleine mutation. Les éditeurs et les annonceurs s'adaptent en investissant dans des technologies capables de fournir des publicités pertinentes sans dépendre de cookies tiers. De telles innovations vont de pair avec une pression croissante pour améliorer la transparence et offrir plus de contrôle aux utilisateurs sur leurs données personnelles.

Les changements autour des cookies tiers ouvrent également la voie à des discussions plus larges sur l'avenir d'Internet, notamment en ce qui concerne la confiance, la décentralisation et la souveraineté des données.

En ce sens, le Web 3 et les technologies de la blockchain apparaissent comme des alternatives prometteuses. Ces technologies fournissent une nouvelle approche pour redonner aux utilisateurs le contrôle de leurs données, en s'appuyant sur des infrastructures distribuées et des protocoles qui ne dépendent pas d'entités centralisées pour la gestion des informations personnelles.

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Les Opportunités et Défis du Web 3 et de la blockchain

Dans l'ordre évolutif d'Internet, le concept du Web 3, aussi connu sous le terme de Web 3.0, se présente comme une révolution promise par la technologie blockchain, posant les jalons d'une nouvelle architecture Internet.

C'est une version envisagée du Web qui, contrairement aux versions précédentes, priorise la décentralisation, la propriété des utilisateurs et l’interopérabilité. Au cœur de cette évolution, on trouve les blockchains qui sont des registres distribués et cryptographiquement sécurisés permettant de conserver une trace immuable des transactions et des interactions.

La blockchain, souvent associée à la première cryptomonnaie Bitcoin, transcende désormais le domaine financier pour s'inscrire comme une technologie fondatrice du Web 3. Elle permet la création de contrats intelligents (smart contracts), des protocoles autonomes qui exécutent des accords basés sur des conditions prédéfinies, sans l'intervention d'intermédiaires. Ces contrats ouvrent la voie à des applications décentralisées (dApps), qui s'exécutent sur un réseau de machines plutôt que sur un serveur centralisé, ce qui renforce la résilience et la résistance à la censure.

Le Web 3 confère également aux utilisateurs un contrôle direct sur leurs données grâce aux tokens non fongibles (NFTs) et aux cryptomonnaies, qui redéfinissent les modèles de propriété dans le numérique.

Les NFTs, en particulier, offrent un mécanisme de preuve de propriété pour tout type de bien numérique ou physique, de l'art aux biens immobiliers, et peuvent être échangés ou vendus sur des marchés ouverts. Cela signifie qu'un utilisateur peut réellement posséder un objet dans un espace numérique, une idée qui contraste fortement avec le modèle de location perpétuelle des écosystèmes Web 2.0.

En parallèle, des concepts tels que les organisations autonomes décentralisées (DAOs) commencent à remodeler la gouvernance d'Internet. Les DAOs sont des entités gouvernées par des ensembles de règles programmées, souvent sous la forme de contrats intelligents, et contrôlées par leurs membres plutôt que par une autorité centrale. Elles permettent des modes de prise de décision démocratiques et transparents au sein de communautés en ligne et des projets collaboratifs.

La promesse d'un Internet réellement ouvert et contrôlé par ses utilisateurs réside également dans la capacité du Web 3 à rémunérer la création de valeur.

Contrairement au Web 2.0 où la majorité des bénéfices est absorbée par les plateformes centrales, le Web 3 envisage un modèle économique où les créateurs et les consommateurs de contenu bénéficient directement de leurs contributions grâce à des systèmes de récompense intégrés, comme les tokens de gouvernance ou les parts de revenus de projets.
Cependant, cette transition vers un Web plus libre et décentralisé n'est pas exempte de défis.
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Du côté technique, les blockchains, bien qu’innovantes, font face à des questions d'évolutivité et de performance. Les réseaux les plus populaires, tels qu'Ethereum, sont régulièrement encombrés, entraînant une augmentation des frais de transaction et des temps de confirmation. La résolution de ces problèmes implique le développement de solutions dites de "scaling" comme les rollups ou les blockchains de couche 2 qui visent à traiter plus de transactions en dehors de la chaîne principale mais dont le nombre est encore trop important, plus de 50 à Juin 2024.

Un autre défi est lié à l'expérience utilisateur. Alors que le Web 2.0 offre des interfaces utilisateurs raffinées et intuitives, les dApps Web 3.0 sont souvent critiquées pour leur manque d'ergonomie et une courbe d'apprentissage abrupte. Les problèmes de convivialité, liés à la gestion des clés cryptographiques et à l'interaction avec les wallets numériques, représentent une barrière significative pour l'adoption de masse.

L'aspect éducatif est également crucial. Beaucoup d'utilisateurs restent peu informés sur les principes de base de la cryptographie, de la blockchain et de la finance décentralisée (DeFi). Des efforts de sensibilisation et d'éducation sont nécessaires pour démocratiser l'accès aux outils du Web 3.0 et assurer une transition en douceur pour les utilisateurs moins technophiles.

Enfin, la question de la régulation est omniprésente. La technologie blockchain opère dans un cadre juridique encore flou, et les gouvernements s'efforcent de comprendre et de légiférer autour des enjeux liés à la cryptomonnaie, la protection des données et l'économie numérique. Il reste à voir comment ces entités vont s'adapter à un Internet qui défie les mécanismes de contrôle centralisés, et quelles seront les implications pour la vie privée, la sécurité et le commerce en ligne. Sur ce point l'Europe légifère beaucoup (trop sans doute selon certains, je partage cet avis) au profit des Etats Unis qui opère un revirement massif sur fond de campagne présidentielle et d'un quotation possible des ETF Etherum dès début Juillet 2024.

La combinaison de ces facteurs implique que le chemin vers un Web régi par le Web 3 et la blockchain n’est pas linéaire ni exempt d'obstacles.
Cependant, les avantages potentiels - restitution du contrôle des données aux utilisateurs, transactions sécurisées, réduction des intermédiaires, et une gouvernance participative - sont suffisamment convaincants pour persévérer dans cette direction.
En conclusion, disons que le passage au Web 3 et à la blockchain représente donc à la fois une opportunité majeure et un ensemble de défis complexes qui doivent être appréhendés avec prudence. La transition demandera non seulement de l'innovation technologique, mais aussi un changement de paradigme dans la manière dont nous percevons et utilisons l'Internet. Les opportunités de créer un Web plus équitable et résilient sont grandes, à condition de naviguer soigneusement dans ce nouveau paysage numérique.

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Écrit par

Laurent Florès

Laurent Florès

J'étudie le Web3, j'écris sur le Web3, je forme au Web3. Bref, je suis addict au Web3 ❤️